Mes premiers pas aux Philippines

Mon arrivée de nuit
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Mercredi 10 Avril 2019:

Ce n'est pas sans émotion que j'arrive aux Philippines. En pleine nuit, pas de repaire, je suis fatiguée et je me sens toute chamboulée. Oui, nouveau pays, nouvelle culture, nouveau climat. Bref, entre le Japon et les Philippines, la différence est saisissante mais ça, je ne le sais pas encore.
Je suis très émotive, je stresse (je ne sais pas trop pourquoi), je me demande si c'est la fatigue ou le fait de sortir de nouveau de ma zone de confort en changeant de pays après s'être tout juste habituée aux coutumes du Japon.

J'arrive de nuit, seule et complètement perdue. J'avais vaguement regardé comment rejoindre l'île de Bantayan depuis l'aéroport de Cebu. Je n'ai pas mangé depuis des heures. La compagnie aérienne ne m'a donné aucun snack. J'ai eu le droit à la gentillesse de mes voisins qui m'ont donné un morceau d'octopus crakers (sorte de géante chips à la pieuvre...), rien de très nourrissant cependant. Donc la première chose que je fais, c'est de me rendre dans le seul café ouvert de l'aéroport en me disant que je vais pouvoir manger et profiter du wifi.

Je mange mais pas de wifi. Cela est un chouilla embêtant. Comment vais-je faire pour me renseigner sur les bus? Par chance, j'échange avec une employée de l'aéroport et elle rentre dans mon portable son numéro local pour que je puisse bénéficier du wifi de l'aéroport (il faut avoir un numéro local pour recevoir le code wifi). Elle me conseille aussi sur les taxis pour pas que je me fasse "avoir" par des prix trop excessifs donnés aux touristes.

Départ pour Bantayan
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Après plusieurs heures d'attentes, je me décide à prendre un taxi pour rejoindre le terminus des bus pour Bantayan. Etant avertie, je connais donc le prix juste pour une course "aéroport/ terminal bus". Je monte dans un taxi et on part. 3h du matin, les routes sont encore bien vides, je ne me rends pas compte de la folie qui suivra quelques heures après.

Par chance, j'ai le premier bus pour le port de Hagnaya qui se trouve à environ 5 heures de route. J'essaye de dormir mais c'est sans compter sur la conduite très sportive du chauffeur, de la clim à fond et de la télé qui joue un vieux film d'action au volume maximum. Du coup je profite (malgré la fatigue puissante qui me pique les yeux) du lever du soleil. Mon premier des Philippines. Magnifique spectacle. Puis, je regarde la route, les bords de route et je me rends compte de la pauvreté du pays. Le choc culturel commence à monter.

Arrivée au port, j'achète mon billet pour Bantayan. Je m'assis sur une chaise. Je suis alerte, je regarde autour de moi, observe les gens, les chiens errants, la saleté, qu'est ce que je fais ici?

Après un long moment d'attente, j'empreinte le bateau. Je suis l'une des rares touristes sur ce bateau et on me le fait bien remarquer en me regardant avec insistance. Je ne me sens pas super à l'aise. Mais ça passera (j'espère). Le bateau s'éloigne et je commence à voir les côtes, les paysages et l'eau turquoise. Mon esprit s'apaise.

Arrivée sur Bantayan
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En arrivant sur Bantayan, je me fais très rapidement alpaguer par un chauffeur de tricycle (moto avec une sorte de side car). Je me laisse faire et je le suis après avoir payé mon entrée sur l'île. Il est très gentil et me fait payer un prix plus que correct de 15 pesos (normalement 10 pesos soit environ 20 centimes) pour me conduire à mon auberge de jeunesse qui se trouve à 10 minutes du port. L'île est toute petite et il connait donc bien cette auberge.

Je suis accueillie par une personne du staff qui me montre la chambre et me fait visiter. Très charmante et colorée. Une petite réserve sur la propreté (n'oublions pas que j'étais au Japon juste avant). Il s'avère finalement que c'est assez propre comparé à d'autres auberges que je ferai par la suite.

Un paradis sur Terre
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Vendredi 12 Avril 2019:

Bantayan est-il le paradis sur Terre? C'est très ressemblant en tout cas. Mais la réalité de la pauvreté te rattrape dès que tu quittes les plages au sable fin et blanc et cette eau turquoise magnifiquement belle. Je découvre doucement la vie locale. Les habitants de l'île de Bantayan sont très gentils.

Je dis de Bantayan que cela peut être un paradis car oui, les plages y sont vraiment incroyables, qu'il y a peu de monde (sauf si tu vas près des quelques resorts où les touristes asiatiques passent tout leur temps!), qu'il y fait bon vivre et que tu peux facilement trouver ton coin paisible.

Le feu sur ma peau
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On en parle de la chaleur des Philippines?! Hier je n'ai pas fait réellement attention car il y avait beaucoup de choses à penser et que la fatigue était trop présente pour que je me rende compte de cela. Mais aujourd'hui je réalise le feu qui brûle ma peau. Quel four! Je vous jure c'est assez intense comme sensation. Bon, vous connaissez avec les canicules qu'on a en France, donc vous pouvez un peu imaginer.

En fait, c'est surtout le soleil qui est d'une puissance que je connaissais pas encore (ou peut-être si, le soleil de Hawaii était pas mal dans son genre). Bref, pour finir sur le soleil (je vais pas en faire un roman non plus haha), même à l'ombre avec de la crème solaire indice 50 j'ai attrapé des coups de soleil...(des coups d'amour, des coups de je t'aime...(je n'en peux plus de moi haha!)) Oui oui, je vous assure. Le premier soleil de l'année ne m'a pas épargnée!

Les Philippins savent faire la fête
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Le soir, je vais à une beach party avec quelques backpackeurs rencontrés à l'hostel. L'un d'eux est DJ et mixe un peu ce soir pour le fun. Ma première fête aux Philippines est la promesse de bonnes soirées à suivre. C'est assez drôle car ce soir il y a finalement très peu de touristes et donc beaucoup plus de locaux qui viennent vraiment s'éclater, boire et danser. Et ils adorent danser! En pleine air je vois la lune qui se lève dans le ciel, c'est le kiff total ce soir.

Coup de blues
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Samedi 13 Avril 2019:

Aujourd'hui je reste tranquille, je profite pour écrire sur mes aventures japonaises. Je m'ennuie même. Et du coup je déprime carrément. Déprimer au Paradis? T'es sérieuse Léa? Et oui, désolée! Mais j'ai une explication plutôt censée. En fait, pendant les trois dernières semaines je n'ai pas arrêté une seconde au Japon. J'ai vraiment enchaîné les villes, les visites, je n'ai pas eu une minute à moi (pauvre Léa...elle ose se plaindre en plus!).
Du coup ici à Bantayan qui est une toute petite île, tu as vite fait le tour. Mais c'était mon choix de venir ici une semaine pour me reposer et appréhender les Philippines à mon rythme. Je doute même à ce moment là de ma capacité à voyager seule, de faire des rencontres etc...

Bref, gros moment de manque de confiance en moi. Je me dis aussi que mon anglais est vraiment pas terrible si je me compare aux autres backpackeurs rencontrés la veille. Pour finir, c'est clairement pas une journée où je me sens en grande forme et au top de ma positive attitude. Cela arrive et arrivera encore durant mon voyage. Je dois accepter ces petits moments de doutes et laisser les émotions faire leur bout de chemin en moi.

Moment spirituel
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Pour ceux qui me connaissent, vous savez donc que le spirituel fait partie de ma vie. Cela m'aide énormément et c'est vrai que ces dernières semaines, j'ai un peu perdu mes routines que j'aimais faire en France. Aujourd'hui, j'ai donc ressentie cette envie immense et surtout ce besoin que j'avais depuis plusieurs jours de méditer. Et quel bien fou. Cela m'apaise d'un coup et je me reconnecte au moment présent. Une chose que j'apprends et que j'essaye d'appliquer chaque jour est de vivre le moment présent et de ce fait d'accepter toutes les émotions qui viennent.
Aujourd'hui, ce sont plutôt des émotions négatives qui sont en moi et c'est vrai qu'on a toujours tendance à vouloir les faire partir. En réalité, elles sont là pour de bonnes raisons et il faut donc savoir les accepter comme on accepte les émotions positives.

Je me fais la promesse de ne plus culpabiliser du fait de ne pas me sentir 100% en forme ou hyper positive. Même si je suis dans un endroit paradisiaque et que toute ma famille et la plupart de mes amis, eux, sont au travail et rêvent d'être ne serait-ce qu'une seconde à ma place.

Après tout je suis humaine et j'ai le droit d'avoir un coup de blues quand ça me chante. ( C'est vrai non?) Donc relax, médite et kiff! Mon nouveau mantra.

Les mangroves de Bantayan
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Le moral est de nouveau là, je suis en pleine forme! Je décide de louer un scooter pour aller enfin explorer un peu plus l'île. Première pour moi car je n'ai jamais conduit de scooter (enfin si des minis motos en colo étant ado haha). Du coup j'avais un peu peur de ne pas réussir. Le mec arrive avec le scooter et je lui dis que je n'en ai jamais conduit. Il m'explique en 1 minute et me voilà sur le scooter à "tester". Hop petit aller-retour dans la rue. Ok, ça m'a l'air plutôt simple. Pas de casque en vu... Sur cette île c'est pas "nécessaire" il faut croire. Par la suite je demanderai toujours un casque (c'est compris avec le prix et c'est le minimum pour ta sécurité) mais j'avoue qu'à ce moment là je n'ai pas vraiment réalisé que je pouvais lui en demander un.

Me voilà partie à la découverte des mangroves. Les routes sont cools et sur cette île il n'y a pas beaucoup de monde. Du coup pour une première fois en scooter c'est vraiment l'idéal. Même si j'ai failli tuer deux trois personnes à la station service... en voulant freiner j'ai accélérer.. Imaginez ma panique et le massacre que ça aurait pu faire! Il vont biens, je les ai encore eu au téléphone hier (Non je rigole! Blague toute pourrie bonjour!). Enfin c'est vrai, j'ai accéléré au lieu de freiner mais il n'y a eu aucun blesser heureusement, merci.

Les mangroves sont très jolies mais après celles que j'avais pu faire en Louisiane ce n'est pas dingue. Mais j'apprécie la balade et les paysages. La fille commence à comparer? Vraiment pas bien ça. Oui c'est vrai, c'est pas génial de comparer et je n'aurais pas du effectivement.

Le sourire des Philippins
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Je poursuis ma journée en scooter en allant sur une plage que l'on m'a conseillé pour son calme absolu. Je m'installe donc sur un transat sous un parasol en paille. Il y a des familles qui sont venues manger le déjeuner au bord de la mer. Les enfants sont dans l'eau, ils s'amusent comme des fous et les parents, oncles, tantes, grands-parents (oui c'est vraiment toute la famille) discutent tous ensemble. Les regarder me rend super heureuse et je me dis que c'est dingue comme la famille semble vraiment très importante ici. Ils sont tout le temps ensemble à partager chaque moment dès qu'ils le peuvent.

Ils sont toujours super heureux et avec le smile. Je les admire et les envie même par moment. Oui car avec si peu, ils sont quand même super heureux et n'ont pas besoin de tout ce que nous on peut avoir en France par exemple et qui nous rend pas forcément plus heureux qu'eux.

Avec ce voyage je réalise encore et encore qu'en tant que française j'ai énormément de chance. Puis je me dis aussi que peu de français le réalisent et je trouve ça vraiment dommage. Je pense que le fait de voyager et d'avoir vécu à l'étranger plus d'un an me permets de réaliser ces choses. De voir ces familles si heureuses sur la plage me conforte dans l'idée qu'il en faut vraiment peu pour être heureux. J'espère qu'en rentrant en France je saurai me satisfaire des choses simples de la vie et que je serais toujours reconnaissante de la chance d'avoir un toit tout confort avec toujours mon frigo rempli. Car je sais que quand nous avons la "tête dans le guidon" nous avons des œillères imaginaires qui nous brouillent la vision. En tout cas je ferais de mon mieux pour m'en souvenir et le partager autour de moi.

Des rencontres, de la simplicité et du bonheur
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Les jours se suivent et se ressemblent. Plage, repos, découvertes, rencontres, c'est un vrai bonheur. J'ai rencontré deux trois personnes avec qui j'ai pu avoir de vrais beaux échanges et ça fait un bien fou. Je me sens bien sur cette île. C'est vrai qu'il m'a fallu deux trois jours pour vraiment m'habituer à la culture, aux locaux, la nourriture, le climat etc...

De plus, j'ai fait de belles rencontres, que ce soit des backpackeurs ou des locaux et nos échanges sont riches et intéressants. Je pense notamment à une rencontre qu'on a faite avec un copain de l'auberge sur la plage. Boboy, un philippin trop gentil et généreux avec qui nous avons fait du snorkeling. Il nous a gentiment prêté son matériel et nous a guidé sous l'eau. Il nous a appris quelques mots comme: "Oui" qui est "Hoho", "merci"-"Salamat" ou "salamat po", "poisson"-"isda", "je t'aime"-"mahal kita".
En effet, il est née sur Bantayan et gagne sa vie principalement en proposant des excursions en bateau. Boboy vit avec ses 4 enfants et sa femme. Ce n'est pas tous les jours facile mais son cadre paradisiaque, il ne le quittera jamais.

Mon copain de l'auberge s'en va aujourd'hui. Je suis un peu triste car nous avons vraiment bien sympathisé. Mais c'est aussi ça le voyage. De belles rencontres et des goodbye. Il rentre chez lui après des mois de voyage seul. Moi j'en suis seulement à mon premier mois à peine. Mais bizarrement je l'envie un peu. J'envie cette excitation de retrouver les siens et cette nostalgie qui, après tant de mois sur la route à découvrir des pays, des cultures et rencontrer des tonnes de gens se lit dans ses yeux.

Mais je vous rassure, j'ai en moi cette curiosité et excitation des prochains mois qui m'animent pleinement.

Je rencontre aussi une espagnole que je reverrai dans quelques jours sur l'île de Malapascua et avec qui nous avons passé de supers moments de partage. Comme cette journée à la plage "paradise beach" (elle porte très bien son nom), qui est absolument un petit joyaux de l'île.